Le philosophe Marcel Conche nous a quittés le 27 février 2022, un mois jour pour jour avant d’atteindre ses 100 ans. Reçu treizième à l’agrégation de philosophie en 1950, il enseigne au lycée Hoche de 1958 à 1963, avant de rejoindre la faculté de lettres de Lille. Il se retire dans sa Corrèze natale en 1988, mais conserve une activité littéraire et philosophique importante jusque ces tous derniers mois. Certains de nos anciens ont maintenu avec lui de fidèles relations épistolaires et amicales.
Spécialiste des philosophes antiques et notamment de l’école présocratique, adepte d’Epicure, Marcel Conche marque clairement les frontières entre la métaphysique, la science et la religion, ainsi qu’entre la morale et l’éthique.
Ses anciens élèves saluent en lui un professeur au raisonnement rigoureux, et en même temps un maître bienveillant et fidèle en amitié.
Alain Bouillerot
Marcel Conche, prof de philo, fut aussi mon voisin au cours de ces années 60. Il habitait rue des Missionnaires au numéro 11. Je crois que son fils habite toujours là, c’est du moins ce qu’il m’avait dit lors d’un échange épistolaire il y a 16 ans de cela…
Avant Hoche il fut prof à Evreux. Sa femme était aussi prof à Versailles mais pas à Hoche; elle fut son prof de lettres et celle qui le « tira vers le haut ». Elle avait souffert d’une désespérante maladie neurologique.
Je l’ai entendu, il est vrai une fois seulement, se déclarer « marxiste » devant ses élèves, avec sa voix si reconnaissable (probablement par provoc’ – et d’ailleurs Marx était-il grec ?). Il se montrait parfois un peu méprisant, tançant un élève avec un : « vous pourriez faire un excellent pompiste » (à cette époque il n’ y avait que des pompes actionnées par… le pompiste en personne).
Il avait le même âge que mon père (nés tous deux en 22) qui fut lui aussi prof à Hoche en sa fin de carrière. A l’occasion de nos échanges épistolaires il m’avait dédicacé son petit livre sur Montaigne.
Marcel Conche : un personnage qu’on n’oublie pas !