Professeurs 1982-1985

Remembrance of things past… Qu’il est agréable de vous lire tous ! Alors à mon tour d’ouvrir la boîte aux souvenirs…

Tout d’abord, ceux qui nous ont donné envie d’être meilleurs.

  • M. Jeufroy (professeur de français & latin en terminale) : Bien triste d’apprendre que Jeff est parti trop tôt. Un élégant dandy à l’intelligence vive, un personnage séduisant, proche des « jeuns », excellent joueur de tennis, absent du lycée un jour par semaine pour dispenser des cours de français à la SNCF… la rencontre de deux mondes (rappelez vous les anecdotes croustillantes au retour !). Ai eu l’occasion de suivre une option de français en classe terminale : « le nouveau roman et la critique littéraire d’inspiration marxiste »… brillantissime et décoiffant pour le lycée Hoche à cette époque ! Il fut également mon professeur de latin cette même année. Un clin d’œil particulier pour son cours brillant sur «l’invocation à Vénus » de Lucrèce…mais pas étonnant pour un homme qui appréciait tant les femmes !
  • M. Barnier (professeur de français et latin en 1ère) : Quelle chance d’avoir pu bénéficier de son enseignement l’année de son départ en retraite ! Une vraie humanité, une vraie sensibilité. Rappelez-vous du samedi matin où il avait amené une rose fraîchement cueillie dans son jardin avant de commenter « Mignonne, allons voir si la rose… ». Et la lecture de Tintin en latin, c’est lui aussi !
  • M. Cohen (professeur de mathématiques en 1ère) : Le TOP de la pédagogie, un humour à froid très 2nd degré. Un maniaque de la présentation soignée : rappelez-vous du rituel de présentation de copie et des non moins célèbres deux points sur vingt associés en contrôle !
  • Mme Baumann (professeur de physique-chimie en 2nde) : Jamais citée pour le moment sur ce site. Une remarquable pédagogue qui enseignait la physique-chimie, un cours clair et structuré. Mais la physique n’était pas mon truc, ce qui me valu une appréciation à marquer dans les annales sur mon bulletin du 3ème trimestre de 2nde : « Assiste avec bonne humeur aux cours mais en a abandonné l’étude ».
  • M. Portier (professeur d’anglais en 2nde et 1ère) : Un excellent angliciste qui aurait pu en montrer à des « native ». Une pédagogie d’un autre siècle (les bouquins de la collection Richard and Wendy Halls étaient déjà introuvables en librairie à l’époque), un tantinet royaliste… c’est un euphémisme (royaliste mais pas version Ségolène, c’était pas le style), un vrai amoureux de Versailles : cf ses célèbres plans, un favoritisme affiché pour certains élèves, un paquet de 35 essays corrigés en moins d’une heure pendant que la classe d’après composait (bonjour la validité de l’évaluation)… mais ça MARCHAIT : mon niveau d’anglais, je le tiens de cette époque ! Et puis, rappelez-vous des expressions abracadabrantesques du type « To have bats in the belfry / Pandemonium broke loose / A noise anoysters but a noisy noise annoys an oyster … »… pas faciles à replacer dans une conversation mais 24 ans après on s’en souvient encore !
  • Mme Perrussel (professeur de mathématiques en 2nde) : Un sacré caractère, pas facile tous les jours mais je crois avec du recul qu’elle voulait nous pousser à l’excellence. Elle avait perdu son mari subitement au cours de l’année 1982-1983, le climat avait été différent par la suite, elle s’était adoucie et elle s’était montrée exemplaire dans son enseignement malgré les épreuves.
  • Mme Kirgo (professeur d’allemand en 2nde) : Une très bonne enseignante en allemand et quel charme ! Elle aurait du faire du cinéma, elle aurait sans doute bien accroché la pellicule. Petite anecdote : quelle ne fut pas son indignation quand elle fut enfarinée par des élèves extérieurs le jour du mardi gras… ah, le mardi gras à Versailles, tout une époque où les grilles du lycée Hoche étaient parfois dégondées ! M. Portier, lui, ne venait pas au lycée ce jour-là !
  • M. Contri (professeur d’histoire en Terminale) : Un cours carré (ancien militaire oblige !), structuré, bourré d’anecdotes, pas une note dans les mains de l’année ! Il nous « racontait » l’histoire et la géographie en déambulant dans les allées.
  • M. Guyon (professeur de philosophie en terminale) : Vous parlez tous de l’inénarrable M. Martin… et M. Guyon dans tout ça ? Cet amoureux du Gourinat surtout le tome sur la métaphysique !

Un clin d’œil particulier à J. Arnaud (professeur de français et latin en 2nde)… une chti débarquée au lycée Hoche, qui n’est restée qu’un an et dont la seule hâte était de quitter cet « environnement de petits bourgeois » (sic) ! Un vrai personnage qui a sans doute été oublié par la plupart mais aussi un bon prof de lettres pleine d’humanité pour qui enseigner en ZEP était plus utile qu’au lycée Hoche. La seule prof capable de corriger un paquet de dissertation du mercredi au jeudi… et avec des copies rougies et des commentaires fouillés de surcroît !

Deux portraits plus nuancés… sur deux profs de Prépas qui, cette année-là, avaient une classe de terminale (un accident ?).

  • Mme Perret-Gentil (professeur de mathématiques en terminale) : Probablement une crack dans sa discipline mais un tel dilettantisme. Elle arrivait en cours sans aucune préparation. Quoi de plus normal : quand on enseigne en prépa, on peut bien se permettre ce genre de choses, isn’t it ???? Et pourtant, ça ne suffit pas ! Nous sommes toujours en attente de nombreuses copies non corrigées… mais est-ce si étonnant quand on cumule plusieurs temps pleins ? Si vous l’apercevez, merci de lui demander de nous les restituer !
  • M. Loubignac (professeur d’anglais en terminale) : Quel mépris pour les élèves de terminale que nous étions à l’époque ! A ses yeux, nous n’étions rien, pas de culture grammaticale, pas de culture tout court… aucun intérêt ! Nous lui avons bien rendu. Cette année-là, nous avons dû organiser un bac blanc corrigé à l’extérieur avec la complicité de l’administration… il n’en avait jamais rien su, c’est réparé !

N.B. : M. Jeufroy et Mme Kirgo enseignaient en prépa eux aussi, but it was a different style !

Et puis, il y a tous ceux que nous n’avions pas en cours mais dont nous entendions parler dans les couloirs… Nous les appellerons les mythes : M. Moulia (un excellent professeur de mathématiques, auteur d’une célèbre collection aux éditions Armand Colin), Mme Lefeuvre (excellent professeur de mathématiques, l’anti-portrait de son mari lui-même professeur d’histoire-géographie qui serait, selon les mauvaises langues, l’inventeur du soporifique), M. Martin (professeur de philosophie, méga misogyne et supra cassant, en espérant que lui-même ne s’est jamais brisé), M. Lanoizelée (professeur de mathématiques : en classes scientifiques uniquement, un vrai tueur, la terreur des 1C & TC et pourtant un côté M. Tout-le-Monde quand on l’apercevait dans le couloir, voire « Look at the Ploucs »… une seule question se pose : pourquoi n’enseignait-il pas en prépa s’il était si bon, il y faisait juste passer des colles), M. Diagana (latiniste brillant, sans autorité aucune, totalement incapable de tenir un groupe d’élèves).

Et puis, le meilleur pour la fin : Odette Christienne. Elle a fait du lycée Hoche une « Marque ». Une vraie dame de fer qui, elle non plus, n’aurait sans doute pas cédé devant Bobby Sands. Mais quel glaçon, une vraie pub ambulante pour Vivagel, la fraîcheur au frais ! L’élitisme doit pourtant pouvoir s’accommoder d’une dose d’humanité (beau sujet de philosophie pour M. Guyon).

Qu’il serait agréable de pouvoir convier et revoir tous ces enseignants pour le bicentenaire. Si vous avez des nouvelles de ces personnes, merci de les transmettre… Je serais heureux d’en contacter certains… en tant que collègue puisque je suis désormais professeur de mathématiques en classes préparatoires et directeur des études en école d’ingénieurs.

Je suis également à la recherche des élèves de 2°7 (1982-1983), 1èreA1 (1983-1984), TA1 (1984-1985). Avez-vous également des news de Laurent Corso et Christophe Poupard ?

Au plaisir de vous lire pour des regards croisés !

Fabien PORÉE (Lycée Hoche 1982-1985)

Une vraie madeleine

J’ai d’abord été surpris de voir la fraicheur de nombreux souvenirs et la profondeur de certaines blessures, et puis je me suis pris au jeu. Une vraie madeleine!

J’apprends avec tristesse le décès déjà lointain de M. Jeuffroy, aux cours pétillants. J’ajoute ma pierre à l’édifice en évoquant certaines personnes que je n’ai pas vues citées, Mme Perrot, indépassable prof de français-latin-grec, M. Souman qui m’a insufflé l’allemand en 6ème, M. Ferber germanophone musicien, M. Bataille ciseleur de tournures anglaises, M. Diagana latiniste distingué, et M. Pieyre, prof d’histoire-géo magique, qui nous avait passé une fois ses diapos de vacances du Pérou.

Outre les jardins, la chapelle et les cloîtres, lieux et cadre superbes et vaguement incompris à l’époque, des chères études de la 6ème à la prépa, je voudrais citer la bibliothèque !

J’espère un bicentenaire qui aidera le lycée à assumer ses missions multiples: enseignement, formation, … et provision de souvenirs pour la route.

Robert Cauderon

A propos de M. Cloët

J’apprends dans le billet de Guislain daté du 22/01/2023 le décès de M. Cloët. Ça me rappelle des souvenirs. J’aimais l’histoire et j’aimais ce prof.

Il était du Nord et ne voulait pas qu’on l’appelle « Cloé » mais « Cloute » car c’est comme cela que son nom se prononçait là-haut, paraît-il. Mais surtout c’était un ancien officier ayant servi volontairement en Algérie. Cette période l’avait profondément marqué comme tous ceux de tous bords qui y ont participé. Il racontait les goums et les harkas. Je ne me souviens plus très exactement quelle fonction il avait eu au sein des forces supplétives. Mais je me souviens que c’était la première fois que j’entendais parler de cette armée « non régulière ». J’étais frappé par l’affection qu’il portait des années après aux hommes souvent très simples aux côtés desquels il avait combattu. Il va sans dire que contrairement à M. Gillier, lui n’était pas du tout gaulliste, ce qui donnait des passes d’armes croustillantes. Mais il gardait une amertume profonde pour le déshonneur de la France à l’égard des goumiers et harkis. Pendant longtemps il fut difficile et inconvenant d’expliquer aux jeunes générations en quoi nous avions failli à l’égard de ces combattants supplétifs. Que ceux qui ne comprennent pas aillent voir le film « Indigènes » en pensant à Mr Cloët.

Un brave !

Jean-Paul Boutin (68-73)

Souvenirs impérissables

J’aime assez ce site et les souvenirs qui y sont évoqués. Il y a quelques professeurs qui m’ont laissé un souvenir impérissable, pas tant par leurs vertus pédagogiques que je me garderai bien de juger, mais de par leur personnalité particulière. Je pense entre autres à monsieur P.-O. Robert professeur de physique-chimie, ou bien à monsieur Lévêque professeur de musique. Si d’aucuns ont des souvenir particuliers, je serais heureux de les partager.

Cordialement Alain DEFOUR (1961-1968)

Robert Cloët nous a quittés

Merci à Georgette Blaquière , collègue de lettres, pour son témoignage. Je lui ai adressé mon texte sur Hoche 64 -71.

D’autre part, j’ai appris le décès, l’été dernier, de Robert Cloet, ancien professeur au lycée puis a Jules Ferry. Il était encore présent au centenaire de Jules Ferry le 23 mai 2008.

Gilbert Guislain (64-71), professeur à Jules Ferry, membre du conseil pédagogique et coordinateur des Lettres.

Idée pour le bicentenaire

L’histoire du squelette et la mémoire de Texier (Texas Bull et non Bill) a été évoqué dans les souvenirs de hoche 64- 71 voir page quatre de ce même livre d’or.

Idée pour le bicentenaire : une série d’interventions d’acteurs de terrain (anciens ayant travaillé sur la mémoire du lycee) pour faire partager cette mémoire.

Tous mes souhaits a tous pour 2009.

Gilbert Guislain gilbertguislain@hotmail.com 06 71 87 54 29
Prof de Lettres a J Ferry et intervenant à Grandchamp. Hoche 64 71

A propos du squelette et du prof de maths

Christophe, c’est étonnant que ton papa t’ait parlé de cette anecdote du squelette sur le dôme de la chapelle, je crois que c’était l’oeuvre de certains internes. C’était bien en 1967 et cela avait fait un raffut toute la journée. Moi, je n’y étais pour rien :))) trop jeune encore pour faire ces actes de bravoure.

Quant au professeur de maths qu’on appelait Texas Bill, pour ne pas le citer, c’était une terreur pour les gosses et c’est étonnant ces propos dithyrambiques le concernant ou alors il aurait bien changé au fil des ans.

Je ne peux quitter cet espace sans avoir une pensée pour Loïc, arrivé d’Inde en cours d’année de 6ème, qui s’est tué en moto à l’âge de 20 ans, et une autre pensée pour Philippe de Dieuleveult.

Bonjour à tous!

Hervé Voquer